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1ère table ronde : le déficit auditif acquis

 

 

La première table ronde de l’APOH a réuni le lundi 3 février 2014 une quinzaine d’orthophonistes sur le thème « de la prévention dans l’accompagnement des personnes adultes présentant un déficit auditif acquis, dont les presbyacousies ».

Monsieur GOUST, consultant et formateur « Vie quotidienne et audition » (www.l-ouie.fr), journaliste-écrivain malentendant, nous a présenté son action sur plusieurs plans :

 

  • auprès des salariés d’entreprises présentant un risque de baisse auditive par leur environnement (SNCF, IBM, …), il met l’accent sur le handicap social, professionnel et psychique occasionné par une baisse auditive. Il explique les stratégies de compensation appropriées à partir de l’analyse des situations de communication au quotidien : les postures, l’architecture des locaux, les aides techniques (induction magnétique, liaison sans fil, …) ; il rappelle leur intérêt aussi pour les personnes sans déficit (en réunion, chaque interlocuteur équipé, malentendant ou pas, peut mieux entendre un discours malgré le bruit ambiant).
  • auprès des personnes âgées en EHPAD, il insiste sur l’absurdité d’appareiller des individus sans les accompagner dans l’utilisation de leur appareil par l’orthophoniste. Il préconise aussi la mise en place d’aides techniques dans certaines activités ciblées avec des animateurs.
  • auprès de chaque personne appareillée ou implantée, il indique combien un gain prothétique sera meilleur et la gêne diminuée si la personne s’astreint à une « auto-rééducation assistée » par l’intervention de l’orthophoniste qui ciblera les besoins de son patient et travaillera la suppléance mentale aussi à partir de sa mémoire affective. Le patient doit poursuivre personnellement sa rééducation de manière assez intensive, à travers les 3 axes principaux : l’écoute passive, l’écoute active, et l’habituation au bruit.

 

Ainsi à partir d’exemples concrets, de la démonstration sur place des aides techniques et de l’expérience de monsieur GOUST tant personnelle que tirée de ses rencontres (Entreprises, EHPAD, Association, Ministère, …), les orthophonistes présents ont pu échanger sur leurs pratiques, les relations avec les autres professionnels de l’audition (médecin ORL, audioprothésistes, …) et l’obligation d’accessibilité énoncée par la loi « handicap » de 2005. Nous avons rappelé les différences liées à la période pré et post linguistique de la survenue d’une surdité. Monsieur GOUST a conclu en insistant sur les dégâts de l’actuelle monoculture de l’appareillage : [un homme = un audiogramme = une prothèse] et de ce que l'on nomme(ait) "prise en charge" mettant sans le vouloir la personne dans une position passive d'objet.

Nous le remercions vivement de nous avoir fait partager son expérience si riche, ainsi que chaque orthophoniste présent pour avoir alimenter cette table ronde. Nous possédons aujourd’hui davantage de documents et de renseignements pour favoriser la prévention des conséquences sociales, professionnelles et psychoaffectives des personnes présentant un déficit auditif acquis.