Le 2 juin 2016, Amandine DENIS et Céline FIORENTINI, orthoptistes en cabinet libéral à Clermont-l’Hérault, ont présenté leur profession à l’APOH ayant réuni 25 orthophonistes.
L’orthoptiste exerce après 3 années d’études en tant que libéral, salarié ou mixte (cabinet, sessad, centre pour déficients visuels, centre de rééducation fonctionnelle…). Il intervient auprès de patients déficients visuels, ou présentant des signes en post-AVC/Trauma, mais aussi dans le cadre des troubles des apprentissages, des dyspraxiques et des TDAH, et dans le dépistage auprès des bébés.
Le bilan orthoptique, sur prescription médicale, s’appuie sur la plainte du patient : d’ordre général (céphalées, larmoiement, picotements, brûlure, diplopie, vertiges…) ou liée à l’efficience visuelle (perte d’endurance, lenteur en lecture/écriture…). L’orthoptiste relève la présence de signes cliniques (ferme 1 œil à la fixation, tourne la tête pour regarder, se rapproche trop de la feuille, chute face à des obstacles…).
Le bilan orthoptique se divise en 3 axes :
- optomoteur : œil directeur, parallélisme (strabismes…), motilité, convergence (symétrie en louchant), motricité oculaire (fixation, poursuite, saccades, coordination œil/tête, mouvements vestibulo-oculaires, vergence)
- sensoriel : acuité visuelle (le jeune enfant atteint sa vision 10/10 vers 4/5ans), vision stéréoscopique (=relief ; absent dans les strabismes ; s’acquiert entre 6 et 18mois), capacités accommodatives (voir net) et fusionnelles (voir simple)
- fonctionnel : communication, saisie de l’information (gnosies, discrimination figure/fond, orientation, exploration visuelle, espace, stratégies oculo-lexique), organisation du geste (1 ou plusieurs cibles, appréhender un objet avec vision centrale (bras) et périphérique (doigts)).
Il peut alors s’en suivre une rééducation généralement de 10 à 15 séances pour un travail musculaire et des stratégies visuelles.
Les troubles neurovisuels et posturaux, abordés en formation initiale, sont développés dans la formation continue des orthoptistes. Le bilan neurovisuel est reconnu par la sécurité sociale mais pas la rééducation neurovisuelle pourtant inscrite dans leurs compétences.
Nous avons poursuivi cette présentation par des échanges soulignant le travail pluridisciplinaire auprès des troubles neurodéveloppementaux, des pathologies neurodégénératives, sur l’intervention auprès de la personne âgée, la DMLA, le daltonisme, l’utilisation des prismes et de caches, la notion d’amblyopie, et c.
Nous remercions sincèrement Mmes DENIS et FIORENTINI de leur sympathie à avoir partagé leurs connaissances et leur expérience et de les avoir concrétisées par la démonstration de leur matériel.